SENATORIALES 2008. Ce dimanche a lieu le renouvellement d'un tiers du Sénat. Ce sont 114 sièges qui sont à pourvoir dans 38 départements métropolitains (de l'Ain à l'Indre; la Vendée n'est donc pas concernée par ce renouvellement) ainsi qu'en Guyane et dans 4 collectivités d'outre-mer (la Polynésie, les îles Wallis et Futuna, les îles antillaises Saint-Barthélemy et Saint-Martin). Quatre des douze sénateurs des Français établis hors de France sont également renouvelables.
L'occasion de revenir sur cette Institution qu'on nomme la "Haute Assemblée".
Une chambre rétrograde? Qualifiée de chambre des sages, il en faut souvent peu pour qu'elle soit qualifiée de "conservatrice" ou "rétrograde". Une réputation pour partie injustifiée.
Pour rappel, c'est le Sénat qui a sauvé la loi sur la liberté d'association en 1971, c'est le Sénat qui s'est opposé à l'Assemblée nationale sur les tests ADN, c'est le Sénat qui a maintenu le dispositif de la loi SRU relatif à l'obligation faite aux communes d'atteindre un quota de 20% de logements sociaux qu'un amendement de l'Assemblée nationale avait totalement vidé de sa substance, c'est le président du Sénat qui a saisi le conseil constitutionnel contre certaines décisions du général de Gaulle dont on ne peut pas dire qu'elle faisait progresser les libertés...
Une chambre démocratique? On dit volontiers le Sénat incapable de se réformer, concernant notamment son mode de scrutin, sa démocratisation. C'est en partie vraie puisque le Sénat qui a la charge de représenter les collectivités territoriales reste irrémédiablement une chambre de droite alors que les collectivités sont aujourd'hui dirigées très majoritairement par la gauche (20 régions sur 22, près de 60% des départements et des grandes villes et plus de la moitié des villes moyennes). Mais il n'est pas pour autant juste de dire que c'est le Sénat qui ne se réforme pas. Car ce n'est pas le Sénat qui bloque l'évolution de son mode de scrutin mais la majorité qui la compose actuellement c'est à dire les sénateurs de droite et du centre.
UNE MAJORITE DE DROITE SANS LEGITIMITE POLITIQUE
Le Parti socialiste et les sénateurs socialistes, à l'occasion de la réforme constitutionnelle, avaient défendu une réforme du mode de scrutin du Sénat afin qu'il soit réellement, profondément démocratisé. La droite s'y est farouchement opposée, arc-boutée sur une "majorité" qui n'a plus aujourd'hui aucune légitimité politique et populaire.
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